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Pour réussir, il faut faire des erreurs !

Pourquoi fait-on des erreurs ? Entrepreneur·e, comment faire pour enfin arrêter d’en faire ? Mais est-ce vraiment possible ? Et est-ce vraiment si ‘utile’ pour notre entreprise de ne jamais faire d’erreurs ? Comment accepter nos erreurs ? Comment surmonter la peur de l’échec et le sentiment de ‘honte’ et ‘culpabilité’ ?

S’il y a bien une chose qui n’est pas facile lorsqu’on entrepreneur, c’est d’accepter de faire des erreurs. Mon rapport à l’erreur, à la non-perfection, est compliqué et je commence seulement, après près de 15 ans, à comprendre que les erreurs ont été essentielles tout au long de ces années, qu’elles m’ont fait évoluer. Mais surtout, je commence enfin à les accepter. L’anniversaire de mon entreprise (10 ans déjà) m’a fait repenser à toutes les erreurs que j’avais faites durant ces années. Comment elles m’avaient toutes fait avancer. Et j’ai eu envie de vous partager ma réflexion à ce sujet.

L’erreur est inévitable

On a fait des erreurs. On fait des erreurs tous les jours. Et on continuera d’en faire.

Personne n’est parfait en ce monde. L’erreur et la non-perfection sont le propre de l’humanité. « L’erreur est humaine » dit l’adage, non ?

Qu’est-ce que j’appelle une erreur ? Tout ce qui n’est pas parfait, que l’on peut se reprocher ou qui pourrait nous être reproché par autrui, dans le cadre de notre activité : de la banale faute d’orthographe dans notre contenu professionnel, en passant par la (petite/grosse) bourde faite dans le cadre de la réalisation de notre prestation, jusqu’a la mauvaise décision stratégique pour notre entreprise. Ça peut aussi être un ‘échec’ : un projet qui n’a pas abouti.

Le problème est que nous évoluons dans une société rigide (française, pour ne pas la citer), où l’injonction de perfection est forte et où l’erreur est considérablement sanctionnée socialement.  Par exemple, on ne recrute que par rapport à ce qui a été réussi dans le parcours professionnel d’un individu. Alors, qu’à contrario, aux États-Unis, par exemple, les erreurs commises et les parcours atypiques sont valorisés, estimant que si la personne a  su se relever d’un échec, c’est très bon signe. C’est un des grands freins de notre économie, comme le dirait Bill Gates : « la seule chose qui freine l’innovation en France, c’est la peur de l’échec ».  D’après différents sondages Ipsos, 83% des Français estiment qu’on dévalorise trop souvent les personnes qui subissent un échec dans la vie professionnelle. Et bien sûr, je n’apprends rien à personne en affirmant que notre pays est le champion du Monde du pessimisme !

Mais les choses commencent à changer. Tout bêtement, en classe, nos générations ont connu le stylo rouge de la maîtresse qui mettait en évidence les erreurs. Aujourd’hui, de plus en plus, les enseignants mettent en valeur ce qui est réussi, en vert. Et ça, ça change tout.

Le mode multitâche

Et l’erreur est d’autant plus fréquente que nos modes de vie nous obligent à être multitâches. Et pour certains, comme moi, le mode ‘multitâche’ n’est pas seulement imposé par un mode de vie, mais il l’est aussi par un cerveau qui bouillonne et qui a besoin, pour son bien, de faire plusieurs choses à la fois, même si cela a des conséquences parfois négatives.

Je vous conseille vivement de lire, en parallèle à mon article, celui du site « ça m’intéresse » intitulé « L’erreur est utile ». Vous avez sans doute remarqué que tout ce qui a trait au cerveau et à la psychologie m’intéresse beaucoup, et j’ai été passionnée par cet article !

Faire des erreurs est indispensable au développement de notre entreprise

« Je ne perds jamais, soit je gagne soit j’apprends. » NELSON MANDELA

Non seulement l’erreur est inévitable, mais elle est essentielle pour chacun d’entre nous, dans tous les domaines de la vie.

Certaines études ont démontré que l’apprentissage par l’erreur était plus efficace que l’apprentissage linéaire.

En effet, se tromper nous demande plus d’énergie et d’attention et va activer certaines parties du cerveau qui ne l’auraient pas été en cas d’apprentissage linéaire, et cela permet ainsi de mieux fixer la notion.

Bref, il est prouvé scientifiquement que faire des erreurs nous rend meilleurs. Et il est aussi prouvé que les personnes qui acceptent mieux le fait de faire des erreurs ont de meilleurs résultats dans ce qu’ils entreprennent tout au long de leur vie.

Pourquoi ?

  1. Par ce que ce sont des personnes qui seront plus enclines à sortir de leur zone de confort. En effet, la peur de l’erreur peut nous paralyser et devenir une véritable angoisse. Une angoisse telle, que nous préférerons sans cesse jouer la carte de la sécurité et ne prendre aucun risque, et donc stagner.
  2. Parce que, comme on l’a vu précédemment, plus une personne fait d’erreurs, mieux elle maîtrise une notion.

« Chaque fois que vous voyez une entreprise qui réussit, dites-vous que c’est parce qu’un jour quelqu’un a pris une décision courageuse »

Peter Drucker

En bref, les personnes qui acceptent de faire des erreurs, ou de rencontrer un échec, et qui en font, sont des personnes plus ‘compétentes’ (qui ont les armes pour aller plus loin) et plus entreprenantes (qui osent aller plus loin).

Quand les erreurs sont la base de la réussite

Quand je passe en revue les 10 dernières années, je me rends compte que les meilleures périodes ont toujours été précédées de périodes les plus difficiles : assumer des erreurs faites, faire face à une conjoncture difficile, ou être attaqués par des concurrents.

Ces périodes nous ont tellement appris. Elles nous ont permis :

  • de ne pas nous reposer sur nos lauriers
  • de faire évoluer notre projet et ainsi, monter d’un cran à chaque fois.

Les difficultés, dont les erreurs font partie, m’ont toujours reboostée. Elles m’ont toujours apporté une surmotivation soudaine. Comme l’envie de me prouver quelque chose. À chaque fois, cela a permis à mon entreprise de se développer. Ce qui a eu pour conséquence, très concrète,  soit de développer notre CA, soit d’améliorer la qualité de nos prestations. Toujours. Je n’ai pas le souvenir, en 10 ans, d’une erreur qui nous aurait fait reculer. Nous avons toujours avancé, d’une manière ou d’une autre.

Je dirais même plus, faire des erreurs a toujours été une bénédiction ! Elles permettent de continuer d’apprendre tout au long de sa vie professionnelle. Il ne faut jamais être trop sûr·e de soi. Il faut accepter de se tromper, de faire des erreurs. Accepter de se former. Accepter de douter. Mais comment accepter ?

Comment accepter de faire des erreurs ?

Le jugement intérieur : combattre le perfectionnisme néfaste

« Mieux vaut terminer que parfait. » C’est une expression que Milo (mon conjoint et associé) me répète beaucoup. Car à vouloir que ce soit parfait, on crée plus d’imperfections encore. Pourquoi ? Parce qu’on reste fixé sur une tâche et l’on n’avance pas sur le reste.

C’est une des grandes problématiques que j’ai connues par le passé. Je passais des heures à travailler sur des détails que personne ne voyait et je prenais du retard sur ce qui était vraiment important, sur ce qu’on attendait de moi. Ça m’a valu un certain nombre d’insatisfactions, légitimes, au sein de ma petite entreprise. On se dit que la prochaine fois sera la bonne. Qu’on arrivera à tout faire ET parfaitement. Et non. Et puis, un jour on se résigne à ce que tout ne soit pas parfait (à notre point de vue) et miraculeusement, tout va mieux !

Accepter de n’avoir aucun pouvoir sur les autres.

Il faut comprendre que dans notre travail de tous les jours, il y a beaucoup d’interdépendances. Les résultats de nos prestations dépendent d’un grand nombre de paramètres dont d’autres personnes ont la responsabilité.

Il faut savoir distinguer ce qui vient de nous, ce qu’on peut totalement maîtriser de ce qui ne dépend pas de nous et sur lequel nous n’avons aucune maîtrise. Et sur ces choses, il faut lâcher prise.

Bien sûr, face au client : ne jamais remettre la faute sur quelqu’un d’autre. Mais intérieurement, il faut lâcher prise.

Jugement extérieur : accepter le regard des autres face à l’erreur

Il faut essayer, autant que faire se peut, de se dégager du regard des autres, ne pas avoir peur de la critique. Et cela vaut aussi bien pour les remarques négatives que les remarques positives. Tant qu’on sera très attaché et en attente de critiques positives, on aura du mal à se détacher de celles qui sont négatives.

Accepter les critiques bienveillantes

Les critiques bienveillantes sont des cadeaux tombés du ciel ! Qu’elles viennent de nos clients, de nos partenaires, de nos proches, mais également d’inconnus. À nous de ne pas être trop orgueilleux pour savoir les entendre.

À force d’avoir la tête dans un projet, on ne voit plus les erreurs, les incohérences, pourtant parfois évidentes. Ça aussi, ça fait partie des mystères du cerveau. Une vue extérieure est donc indispensable pour se corriger. Ne pas accepter ces critiques positives, c’est stagner en ne se corrigeant pas. Mais c’est aussi stagner en se privant de critiques futures. En envoyant des signaux négatifs aux personnes qui nous font ces critiques : ils n’en feront plus.

Si j’ai un morceau de salade coincé entre les dents, j’aime autant qu’on me le dise ! Pas vous ?

Attention à distinguer les critiques bienveillantes (en vue de nous améliorer) des conseils qui nous suggèrent de ne pas aller plus loin. De manière totalement bienveillante, certains de nos proches pourront nous conseiller de ne pas poursuivre un projet, plutôt que de nous apporter des critiques qui pourraient nous aider à le réaliser tout de même malgré ce qu’ils pensent être un frein. Dans cette situation, les conseils ne sont pas toujours bons à prendre. Inconsciemment, ils projettent leur propre peur et leur propre réalité sur nous : parce que « eux » ne le feraient pas. Mais ils ne sont pas nous, n’ont pas notre parcours, nos projets de vie, nos aspirations … et nous, nous ne partageons pas leurs peurs, leurs freins. Dans ce cas, demandons-leur de préciser leur  pensée : pour quelles raisons ne devrions-nous pas nous lancer dans cette voie ? N’auraient-ils pas plutôt des suggestions pour surmonter les difficultés qu’ils ont pu identifier ?

Accepter la critique malveillante

La critique malveillante, elle, est plus difficile à accepter. Déjà parce qu’elle est souvent disproportionnée et parfois injustifiée. Et que clairement, l’objectif n’est pas de nous aider à nous améliorer, mais de nous toucher. Faire des erreurs est déjà difficile à accepter, alors si en plus on nous les fait remarquer avec agressivité et mépris, ça devient difficile émotionnellement. Je vais être honnête, autant je suis très reconnaissante lorsqu’on me fait une critique avec bienveillance, autant j’ai plus de mal à accepter mes erreurs et je serai plus dure avec moi-même, si je découvre mon erreur par le biais d’une remarque méprisante. Bien qu’avec les années, j’ai mis en place quelques stratégies, avec l’aide de ma moitié, pour apprendre à les accepter, et je vous les dévoile.

Accepter de s’exposer

À partir du moment où nous créons une entité qui offre un service à la population, tout le monde (des inconnus) va avoir le sentiment qu’il peut avoir son mot à dire (même si notre entreprise ne le concerne pas, qu’il n’est pas client).

Et il suffit, en plus, que notre business défende un tant soit peu des valeurs éthiques (imparfaitement) et certains principes, nous allons déranger le marché… Puisqu’on ne joue pas le jeu, on fait sortir de l’ombre les pratiques moins éthiques (mais qui peuvent être légales) et nous nous attirerons la foudre de nos confrères. Mais aussi, je n’ai pas peur des mots : il n’est pas bon d’être une ‘jeune’ ‘femme’ ‘métisse’ cheffe d’entreprise. Ce n’est pas normal. Ça cache forcément quelque chose. Alors certains ont besoin de se ‘rassurer’. Trouver nos erreurs leur permet de se dire : « Ah oui, mais dans ces conditions, je comprends » et ainsi décrédibiliser nos réussites en leur for intérieur pour valoriser leur égo.

Bref, plus notre entreprise fonctionnera et plus nous gênerons les autres. Plus nous gênons les autres, plus ceux d’entre eux qui sont malveillants chercheront à nous nuire. Et si quelqu’un veut nous nuire, il ira chercher nos erreurs. Et il en trouvera, soyons-en assurés ! Car qui cherche trouve… Surtout une chose aussi commune que « l’erreur », comme on l’a vu précédemment.

J’ai mis longtemps à le comprendre et à perdre mon énergie pour ne plus faire d’erreurs. Alors que le problème principal, dans ce cas de figure, ce ne sont pas les erreurs. Ce sont les personnes qui les cherchent. Et plus notre entreprise rayonne, plus ce nombre de personnes augmente, et nous ne pouvons rien y faire, à part ACCEPTER.

Avoir une entreprise, c’est donc accepter de s’exposer aux critiques. C’est le jeu ma pauv’ Lucette ! Je n’en suis pas encore à ce stade, je préfère être honnête. Mais j’y travaille !

La bonne nouvelle, c’est que lorsqu’on voit ce nombre de personnes augmenter : c’est qu’on est sur la bonne voie !

Comprendre le mécanisme d’une critique malveillante

Des critiques disproportionnées

Si on fait notre travail correctement et éthiquement, en donnant le meilleur de nous , on n’aura souvent pas de choses ‘graves’ à nous reprocher. Et même lorsqu’il y a des erreurs, si nous nous investissons à 100% et que nous sommes face à des personnes bienveillantes, elles ne se voient pas.

Il m’est arrivé d’avoir le sentiment d’avoir complètement raté une session de formation : trop d’imperfections, trop de couacs … J’ai toujours été grandement surprise de voir que les participants en ressortaient plus que ravis, n’ayant rien vu du tout. Et sur d’autres sessions, où nous n’avons pas rencontré de problématiques particulières, où tout semblait aller, s’il y a un·e participant·e  qui fait partie de ces personnes qui se plaignent pour se plaindre, on se retrouve sous une pluie de reproches en un instant.

J’ai donc appris que l’appréciation de l’erreur est extrêmement subjective. Il faut donc relativiser.

Des critiques sur la ‘forme’

Milo m’a aussi appris à regarder le verre à moitié vide dans cette situation : « si une personne n’exprime de critiques QUE sur un élément banal de ‘forme’ et ne trouve rien d’autre à dire sur le fond… alors que son but est pourtant de te démonter par tout moyen : RÉJOUIS-TOI ! Déjà parce que cela signifie qu’elle n’a rien trouvé d’autre malgré son œil extrêmement critique, mais en plus elle t’a rendu service : elle a mis en lumière ce qui n’allait pas , la petite touche qui te manque pour être ‘parfaite’ (et tu vas donc pouvoir corriger ça, ce qui ne serait pourtant pas dans son intérêt) »

Finalement, voyons le bon côté des choses : on bénéficie alors d’un audit, extrêmement pointu et gratuit !  Quand des personnes perdent de leur temps, qu’elles pourraient consacrer à leur propre business, pour nous aider à nous améliorer, que demander de plus ?

Des critiques venant de personnes qui « ne savent pas »

J’ai remarqué aussi que les personnes les plus virulentes sont celles qui ont des problèmes de confiance en elle. Et seules les personnes qui ne sont pas encore passées par les mêmes étapes que nous peuvent nous faire certaines remarques avec agressivité. J’ai des dizaines d’exemples en tête où l’agressivité utilisée pour faire la critique était proportionnelle au manque de savoir et/ou de confiance en elle, de la personne qui en était à l’origine. Cette règle se vérifie toujours. Ce sont toujours des personnes qui n’y connaissent rien (et qui envient peut-être notre niveau d’expertise) qui vont pointer du doigt toutes les imperfections.

À contrario, les personnes qui ont plus d’expérience et d’expertise que nous, si elles doivent faire une remarque, elles le feront toujours avec bienveillance ! Parce qu’elles sont passées par là, elles savent.

Se rendre compte que la malveillance vient d’un manque de confiance de notre interlocuteur change totalement le regard que l’on peut avoir sur la critique et permet de mieux l’accepter, en ayant presque un sentiment d’empathie envers la personne qui la formule. Vraiment.

Que faire ?

La critique malveillante n’est pas forcément infondée. Il faut donc toujours savoir regretter une erreur.  Mais je pense qu’accepter l’erreur c’est aussi ne pas se laisser prendre dans le piège de la honte et de la culpabilité, qui vont nourrir l’angoisse de l’erreur. Et la critique malveillante va venir nous ‘titiller’ sur le terrain de la honte et de la culpabilité.

Auparavant, lorsqu’on me faisait remarquer une erreur avec agressivité, j’étais mal. Vraiment très mal. Je le suis toujours. Mais comme beaucoup, paradoxalement, j’avais tendance à être aux petits soins pour la personne qui me malmenait. Ce n’est pas constructif. Ni pour la personne. Ni pour soi.

C’est une erreur de sa part, d’être malveillante. Ça ne la fera pas avancer de lui laisser penser qu’elle a raison de malmener quelqu’un ainsi. Aujourd’hui, je regrette toujours mon erreur, je propose des solutions et/ou je me corrige, mais, avec des mots bien choisis, dans le respect de l’autre autant que faire se peut, je la remets clairement à sa place.

C’est indispensable, pour nous, les personnes hypersensibles et empathes, de savoir ‘recadrer’ les personnes malveillantes qui nous entourent et qui profitent souvent de notre ‘gentillesse’. L’erreur involontaire ne justifie pas l’irrespect. Et extérioriser son émotion, face à la critique agressive, c’est aussi un moyen de combattre la peur de l’erreur.

Je ne sais pas trop si c’est la meilleure des stratégies, mais c’est celle que l’expérience et mon apprentissage de l’erreur m’ont apprise. Peut-être que je fais une erreur. Qui sait ?

Accepter la critique ‘émotionnelle’

Enfin, parmi nos clients, il y a les personnes hypersensibles, pour qui notre prestation compte énormément. Elles ont une attente parfois démesurée. Et la moindre imperfection va être très mal vécue. L’expression de leur insatisfaction peut être assez ‘violente’, mais ce n’est pas du tout de la malveillance. Il faut savoir la reconnaître, être un maximum à l’écoute de ce qui se cache derrière et faire preuve d’un maximum d’empathie. Il ne s’agit pas de polémiquer des heures sur les faits, mais comprendre la déception, même si elle ne nous semble pas justifiée (c’est souvent le cas) ou disproportionnée, et y répondre par tout moyen.

Surmonter la peur de l’échec et dépasser le sentiment de honte et la culpabilité

Que nous ayons nous-mêmes remarqué notre erreur, que ce soit un proche qui nous en ait fait part, ou une personne malveillante qui ait exprimé une critique agressive … le résultat est le même : l’erreur est là.

L’émotion sera bien sûr différente en fonction de ces 3 situations. Mais c’est une émotion normale. Et c’est la première chose qu’il faut accepter. C’est humain et tout à fait normal pour un·e entrepreneur·e d’être touché·e lorsqu’il·elle a fait une erreur dans le cadre de son activité. Colère, culpabilité … au sentiment de honte de l’erreur elle-même n’ajoutons pas la honte d’être touché·e. sommes indulgent avec nous-mêmes.

Il faut ensuite relativiser : quelles sont les réelles conséquences de cette erreur ? Dans 99,99% des cas, il n’y a pas mort d’homme. Souvent, la plus grande conséquence, c’est la honte de l’erreur elle-même.

Transformons notre énergie négative, notre sentiment de honte et/ou de culpabilité, vers des actions positives : cette émotion doit booster notre motivation à réparer l’erreur et à nous améliorer !

Sur cette question, j’ai beaucoup apprécié cet article de l’express.fr « Qui ne s’est jamais senti coupable dans son travail? »  

« Appréciez d’échouer, et apprenez de l’échec, car on n’apprend rien de ses succès.« 

James Dyson

L’importance de se corriger et d’apprendre à limiter ses erreurs

Attention, cet article ne vante pas les mérites de la suffisance, la négligence ou du « moins j’en fais, mieux je me porte ». Il faut toujours donner le meilleur de soi-même !

Mais comme le dit l’un des accords toltèques, le meilleur de soi-même n’est pas le même, d’un jour à l’autre. Il faut rester indulgent avec soi-même.

Autant que faire se peut, il faut remédier aux erreurs dès qu’on en a connaissance. Même s’il faut essayer diverses solutions, même si pour certaines de ces erreurs cela peut prendre des années, il faut continuer sans cesse de travailler à leurs disparitions. D’autres les remplaceront, certes, mais nous aurons évolué !

Eh oui, il faut bien avoir conscience que les erreurs corrigées seront remplacées par d’autres. Il y a eu un moment dans ces 10 dernières années, où j’étais vraiment découragée. Je ne comprenais pas : rien n’était jamais « parfait ». Je n’arrivais pas à bout de ces erreurs, aussi banales soient-elles. Aujourd’hui, j’ai compris le processus : chaque erreur nous fait évoluer vers le stade supérieur, un stade que nous ne connaissons pas et dont il va falloir faire l’apprentissage, avec des erreurs.  C’est lorsqu’on ne fait plus d’erreurs qu’il faut s’inquiéter : on stagne assurément. Cela signifie qu’on fait chaque jour la même chose à un même niveau d’expertise. Forcément, il n’y a plus d’erreurs. Pour certains, ça peut être l’objectif final, et c’est alors très bien.

Cela ne doit pas nous empêcher d’avoir toujours comme but de les limiter. Pour ce faire, il donc est bien de se poser sur chaque erreur et se demander quelle en était l’origine.  Si nous ne faisons que les corriger, après coup, il n’y a pas d’apprentissage qui se met en place. Il faut ensuite agir sur l’origine de l’erreur pour éviter qu’elle se reproduise.

Identifier les sources d’erreurs et d’échec

En tant qu’entrepreneur·e, il y a plusieurs sources d’erreurs possibles :

  • Le mode multitâche : pour ma part, c’est la cause principale de mes erreurs. Fatigue, manque de temps, saturation … le cerveau ne suit plus et passe à côté de détails évidents.  Depuis que j’ai décidé de mener une ‘slow life’ et que j’ai diminué l’intensité de mes activités : me concentrer sur un projet à la fois, profiter pleinement de l’instant présent, méditer … Je remarque à quel point je fais moins d’erreurs. Il faut donc savoir aussi quitter un peu le mode multitâche.
  • Un manque de compétences : dans ce cas, il ne faut pas hésiter à se remettre en question, et se former tout au long de sa vie professionnelle.
  • La négligence volontaire : si vous lisez ces lignes, je pense que ce n’est pas votre cas.
  • La procrastination : ce n’est pas de la négligence volontaire ni de la fainéantise, c’est un véritable ‘problème’ cognitif, et je pense que je ferai un jour un article à ce sujet. Il existe de nombreuses techniques assez efficaces pour lutter contre, mais c’est un travail de tous les jours.
  • Le perfectionnisme, dont j’ai parlé plus haut, qui mène aux mêmes conséquences que le mode multitâche en nous mettant dans des situations de retards continuels.
  • Les erreurs de jugement : ce sont souvent les causes des erreurs les plus graves, malheureusement. On en fera toujours, seule l’expérience nous aide. Mais on peut limiter leurs conséquences en ayant l’esprit le plus ouvert possible. J’ai toujours beaucoup douté, mais auparavant, j’étais quelqu’un d’assez têtu, tout de même. Et puis la découverte de mon atypisme (hpi) m’a fait prendre une ‘grosse claque’, si je peux m’exprimer ainsi. Si je pouvais me tromper sur moi-même à ce point, je pouvais me tromper sur absolument tout. Il faut apprendre que notre réalité n’est celle des autres et que, tout ça, ce ne sont finalement que des constructions mentales. Si la question vous intéresse, vous pouvez aussi regarder du côté de ce qu’on appelle les ‘biais cognitifs‘, qui nous font faire beaucoup d’erreurs de jugement. La méditation aide énormément dans ce cheminement vers l’ouverture et l’acceptation que notre cerveau nous joue, parfois, quelques tours .

Des parcours inspirants

L’écriture de cet article m’a fait découvrir 2 ouvrages. Si, d’aventure, vous aviez envie de poursuivre cette lecture :

« Failed It!: How to turn mistakes into ideas and other advice for successfully screwing up » de Erik Kessels , que je me suis commandé en version française.

« Les vertus de l’échec » de  Charles Pepin

Et comme une envie de finir en musique …

J’espère sincèrement que vous avez apprécié cet article, si c’est le cas : partagez-le, je vous en serai très reconnaissante ! Et n’hésitez pas à me faire part de votre expérience en commentaires.

Soyez fier·e de vous et de vos imperfections ! 

Last Updated on 29 janvier 2024 by Anne-Marie MECHERI