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Pros du mariage : Non, la solution n’est pas de créer une « taxe » Covid-19 pour faire face à l’année « blanche » !

Je vois un certain nombre de professionnels du mariage, voir même des groupes de travail se créer pour, se diriger petit à petit vers l’éventualité de facturer un supplément aux couples qui reporteraient leur mariage, afin de faire face à l’année blanche. Euh, WTF ?

Si vous suivez mon blog ou que vous me connaissez personnellement, vous savez que je peux parfois avoir des avis tranchés. C’est le cas dans cette situation. J’étais d’abord mitigée sur la question quand j’ai vu cette idée saugrenue passer sur les réseaux, et puis, très vite, j’ai trouvé l’idée scandaleuse, je n’ai pas peur des mots, et je vous explique pourquoi c’est une fausse bonne idée !

Année blanche, kesako ?

C’est un terme qui revient beaucoup depuis quelques jours dans différents secteurs d’activités. Dans l’industrie du mariage, parler d’année creuse ou blanche, veut dire qu’il n’y aura une baisse considérable de revenus en 2020. Pour autant, comme j’en avais parlé précédemment et au vu des retours que j’ai eu à mon article, tous les professionnels du mariage s’accordent à dire que la majorité des mariages ne sont que reportés. Comme le dit si bien la conclusion de l’article des Echos sur ce sujet, selon Pronovias « La tendance n’est de toutes les façons pas à l’annulation. L’amour ne s’annule pas ».

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Bref, ‘pour le moment’, pour la plupart, il s’agit d’un report de revenus et non une perte sèche de revenus, contrairement à d’autres secteurs. Sauf pour les professionnels des ‘destination weddings’, effectivement.

La solution d’augmenter les tarifs

Depuis 2 jours, je vois ici et là, via les réseaux, les professionnels du mariage parler de tarifer un surplus aux mariés qui reportent. Considérant que le temps passé à organiser le report peut justifier une facturation. Je comprends bien que, comme ça, l’idée a l’air chouette et alléchante, et que ceux qui y pensent sérieusement essayent juste de trouver une solution. Associée à cette idée, il y aurait celle de faire payer une partie du solde des prestations cette année, même si le mariage est reporté en 2021. 

Les mariés aussi vivent le Covid-19 … Et le monde entier !

Les mariés vont faire face à des frais indirects liés au report. Non seulement, leurs finances ne sont pas extensibles, mais elles vont peut-être se voir diminuer en fonction de l’impact que la crise sanitaire du Covid-19 aura sur leur vie professionnelle. Et puis surtout, c’est difficile émotionnellement, ne l’oublions pas !

Personnellement, je trouve que c’est une solution qui fait preuve de peu d’empathie, comme si nous étions au centre du monde, et qu’il n’y avait que nous, professionnels du mariage, qui devions faire face aux conséquences financières du Covid-19. On vit TOUS le Covid-19, ne l’oublions pas !

Vous vous imaginez, si toute l’économie se met à fonctionner comme ça : t’as pré-commandé des cartes de visites chez ton graphiste, mais comme tu n’en avais plus besoin de suite, à cause du confinement, il te fait payer 2× le solde, après la crise sanitaire … En effet, si toute l’économique choisie cette solution, c’est retour à la case départ, on va aussi te demander de payer plus cher dans l’autre sens. C’est ce qui risque sans doute d’arriver en 2021. Tout va augmenter. Mais, augmenter globalement ses tarifs en 2021, c’est autre chose que de créer une taxe pour remercier tes clients actuels (qui ont signé à un certain prix) de reporter leur mariage et préserver ta prestation. 

Pour ma part, notre école a annulé sa session de formation de mars, et je commence à me poser des questions sur celle de juin. Nous savons qu’elles ne se ‘rattraperont’ pas, ou éventuellement nous aurons, comme vous les pros du mariage, un surplus en 2021. Nous allons aussi avoir une année blanche. Pour autant, ça ne nous est jamais venu à l’esprit, ne serait-ce qu’un instant, de faire payer un surplus aux inscrits pour leur report de formation !

Vous vous êtes engagé·e sur un prix avec des mariés, respectez-le, soyons SO-LI-DAIRE ! Ayons un minium d’empathie envers les futurs mariés. À l’heure où de nombreuses entreprises et indépendants offrent leurs services, mettent à disposition leur savoir-faire gratuitement (sans parler des professionnels de santé qui donnent de leur temps gratuitement et risque leur vie), nous, les professionnels du mariage, on aurait décidé de faire l’inverse ? Quelle image, renvoie-t-on de l’industrie du mariage et des belles valeurs du mariage lui-même ?

Notre secteur n’est vraiment pas le plus à plaindre, je pense. L’industrie du spectacle, les restaurateurs, les divertissements, les coiffeurs, les commerces, …  subissent tous, de plein fouet, des pertes sèches. Alors faisons-nous discrets, non ?

Vous êtes en train de reproduire les erreurs dont notre monde subit aujourd’hui les conséquences : faire passer les problèmes économiques avant les valeurs humaines. Cette crise ne pourrait-elle justement pas nous faire réfléchir à notre approche ?

Comme l’impression de pénaliser les mariés qui reportent

Les mariages reportés, ce sont eux qui vous permettront de rebondir de cette année blanche ! Il faut impérativement faire votre maximum pour faciliter les reports, soutenir les couples dans ce choix. Il faut les CHOU-CHOU-TER vos mariés, pas les taxer ! Si, sur un mariage, tous les prestataires appliquent cette augmentation, les mariés ne pourront pas suivre. C’est d’autant plus vrai pour les ‘destination weddings’, où le risque d’annulation est bien plus grand. Augmenter ses tarifs pour convaincre les couples et leurs familles de venir tout de même se marier en France, un peu plus tard, n’est pas des plus stratégiques ! Plus globalement, c’est l’industrie du mariage qui court à sa perte. Si tous les professionnels du mariage créent une « taxe Covid-19 », on va provoquer des annulations en masse, et on va nous-même précipiter une crise du marché du mariage en 2021, alors que pour le moment les pronostics sont plutôt positifs

Concernant l’idée de maintenir sa trésorerie en faisant payer une partie de la prestation en 2020, même si les mariages sont reportés en 2021, mon point de vue est le même. Les mariés ne sont pas des banques, ni une fondation caritative pour entrepreneurs du mariage en difficultés. Ils ne sont pas là pour faire face à nos soucis de trésorerie. Vous vous imaginez dire au gérant de votre restaurant préféré, pour le rassurer  « Ne t’en fais pas, je viendrais 2 fois plus l’an prochain » et qu’il vous réponde « Ok, dans ce cas, je t’invite à me payer tes repas dès maintenant ». C’est peut être quelque chose chose que vous aurez envie de faire de votre propre initiative, par solidarité. Mais vous ne pourrez pas le faire pour tous les professionnels, de votre vie quotidienne, qui vous entourent. Personne n’en a les moyens financiers. Et vous trouverez sans doute malvenu qu’on vous y force la main en recevant une facture !

À l’institut, on a même  plutôt fait l’inverse, c’est à dire décaler les échéances de paiements durant le temps du confinement. 

Nous avons tous décidé d’être entrepreneur, pour le meilleur et pour le pire. Nous connaissions les risque, nous les avons pris. Assumons-les éthiquement. 

Une augmentation de tarifs pour facturer quoi ?

Et puis cette augmentation de tarif, comment serait-elle justifiée ?  Le temps passé à réorganiser la prestation ? Oui, mais on est tous confiné, on a que ça à faire, je vous le rappelle, et les mariés le savent …

Éventuellement, l’une des professions qui aura le plus fort impact organisationnel sont les Wedding Planners. Pour eux, il y aura vraiment une charge de travail supplémentaire. Mais à vous de voir, les organisateurs de mariages, si vous voulez faire preuve d’empathie envers les couples, et assumer cette charge de travail, ou pas.

Les autres solutions afin de faire face à l’année blanche pour les professionnels du mariage

À ce jour, je n’ai pas encore pris assez de recul par rapport à la situation. Je n’ai pas de solutions miracle à proposer en contrepartie, je le regrette. J’aimerai tellement. Mais à mon point de vue, taxer les futurs mariés qui reportent leur mariage est injuste et n’est pas LA solution.

Je suis d’avis qu’il faut prendre son temps et ne jamais se précipiter lorsqu’on est sous l’emprise d’émotions de panique, d’anxiété ou de colère. Ce qui en ressort n’est jamais bon. La preuve. C’est ce que je fais pourtant avec cet article, j’en conviens. Mon avis sera peut-être plus tempéré dans quelques jours, mais je ne crois pas que le cœur de mon message sera différent. 

Prenez votre temps, recentrez-vous. Vous trouverez des solutions. L’industrie du mariage saura affronter tout ça. Nous sommes forts, créatifs, solidaires et nous travaillons dans un domaine aux valeurs d’amour, de joie et de bonheur ! Nous valons tellement mieux que cette solution. 

De mon côté, je réfléchis très sérieusement à tout ça et j’espère revenir vers vous dans quelques jours avec des solutions. Je pense notamment :

    • aux aides de l’état pour les entrepreneurs, que je listerai
    • à un « prêt-relais Covid-19 » ? J’aime à penser que les banques sont en train de créer des solutions pour les activités comme les nôtres, et qui permettront de faire une demande de prêt de ‘trésorerie’ sur 12 mois, 24 mois, juste pour faire face à l’année blanche.
    • Repenser son activité, trouver d’autres ressources
    • Éventuellement, pour faire face à un pourcentage de perte sèche, mais aussi à la crise économique qui suivra sans doute, réfléchir à augmenter ‘globalement’ nos tarifs en 2021 (pas excessivement non plus, hein). Cette démarche me semble plus ‘juste’. 

Portez-vous bien ! Restez zen. Et si vous avez apprécié cet article, partagez-le pour sensibiliser !