Devenir Wedding Planner après un burn-out ? Ou même Wedding Designer ou Officiant ? Et pourquoi pas ? Vous êtes nombreux par ici à me lire, à avoir fait un burn-out (ou étant en plein dedans) et à rêver de reconversion professionnelle dans le mariage.
C’est un sujet qui me touche particulièrement. Déjà parce que depuis 10 ans que je fais ce métier, j’ai rencontré beaucoup de personnes passées par là et se reconvertir professionnellement dans le mariage après un burn-out. Mais aussi parce qu’après avoir conseillé des dizaines d’entre vous, j’y ai moi-même été confrontée. C’est arrivé sans prévenir. La preuve que l’entrepreneuriat ne protège pas contre le burn-out. Mais j’aborderai ce sujet dans un prochain article.
Pour le moment, j’ai envie de vous parler du burn-out ‘salarial’. Comment reconnaître un burn-out ? Pourquoi bafouer nos valeurs et notre mode de fonctionnement personnel amène au burn-out ? Comment dire stop ? Que faire après un burn-out ? Comment se reconstruire professionnellement après un burn-out ? Et si le wedding entrepreneuriat était une piste de reconversion professionnelle ?
Je suis également heureuse de partager, dans cet article, le témoignage de Delphine Petit, fondatrice de Fine Events, qui a décidé de devenir wedding planner après un burn-out.
Le burn out, c’est quoi ?
Le burn-out est une expression qui désigne un état d’épuisement professionnel. Un épuisement dans tous les sens du terme : physique, émotionnel et moral. Le burn-out est notamment un état de fatigue professionnelle constante, lié à des sentiments négatifs au travail et l’impression de non-accomplissement. C’est aussi le sentiment d’être totalement vidé·e de toutes ses ressources émotionnelles, d’être à bout de nerfs constamment.
Comment reconnaître le burn-out ?
Beaucoup de professionnels de la question s’accordent à dire que le burn-out est le cumul des signes suivants :
- Une démotivation au travail, un sentiment de non-accomplissement au travail, voir d’échec
- Une fatigue émotionnelle, psychique, des troubles anxieux
- Des problèmes de mémoire et de concentration
- Une fatigue physique et des troubles du sommeil
- Des douleurs physiques
Décalage entre vos valeurs, votre fonctionnement et le poste occupé
Il y a différentes causes au burn out. Ce n’est parfois pas le métier en lui-même mais l’environnement, et inversement. Et le burn out n’amène pas toujours à une reconversion professionnelle. Que ce soit le métier ou l’environnement, ce qui amène à la reconversion professionnelle après un burn out c’est souvent le décalage entre nos valeurs profondes, notre mode de fonctionnement et notre quotidien professionnel.
Le décalage entre vos valeurs, vos aspirations et celles de votre entreprise
Souvent, ce décalage est complètement imperceptible, voir absent au moment de la prise de poste. Vous venez de commencer un nouveau travail. Vous aimeriez absolument que ça fonctionne alors vous fermez les yeux sur ce qui ne vous correspond pas à 100% et vous empruntez les valeurs de l’entreprise. Mais aussi, il n’y a parfois aucun décalage au moment de votre arrivée dans l’entreprise. Avec les années, vous avez changé et évolué. Votre maturité a fait évoluer vos valeurs et vos aspirations et vous vous éloignez de plus en plus de celles de votre entreprise. Il est aussi probable que ce soit l’entreprise qui ait changé. Le monde va vite. En 10 ans, ou 20 ans, il peut s’opérer des changements considérables au sein d’une entreprise. Des changements tels, que ses nouvelles valeurs ne correspondent plus aux vôtres.
Petit à petit, ce décalage crée une démotivation profonde, une gêne voire même un sentiment de culpabilité (envers vos clients, vos collaborateurs …). Exécuter des tâches ou suivre une procédure avec laquelle vous n’êtes pas en accord est un effort moral et émotionnel de tous les jours. Une bataille intérieure épuisante. Un agacement continuel.
Le décalage entre votre mode de fonctionnement et celle de votre poste
Il arrive aussi qu’au moment de choisir sa carrière (souvent à la vingtaine), on n’ait pas les outils nécessaires de connaissance de soi. On choisit donc une voie professionnelle, un métier qui ne nous correspond pas. Je vous prépare d’ailleurs un article au sujet de l’IKIGAÏ !
En effet, nous sommes tous uniques. Chacun d’entre nous a un mode de fonctionnement cognitif, une personnalité, des goûts et des compétences uniques. Il est indispensable de tenir compte de la combinaison de ces éléments pour choisir sa voie. Et pas seulement ce que vous aimez faire. Nous devons tous choisir une voie qui respecte nos modes de fonctionnement ET notre personnalité ET nos compétences. Lorsqu’un de ces éléments est manquant, cela peut être source de mal-être au travail.
Comment supprimer ces décalages et rééquilibrer sa vie professionnelle ?
Savoir qui vous êtes
Il est important de vous connaitre. Savoir quelles sont vos valeurs. Savoir quel est votre mode de fonctionnement. Se recentrer sur soi. C’est la première étape.
Votre moi profond sait qui il est, il faut juste le laisser s’exprimer, grâce à l’intuition notamment. Comme j’en ai déjà parlé dans d’autres articles, l’intuition est une très bonne boussole qui n’a rien d’imaginaire.
Très concrètement, votre cerveau emmagasine chaque jour un grand nombre d’informations dont vous n’avez pas conscience. Il a la connaissance de tout (votre passé, vos expériences, vos ressentis, ce qu’il y a autour de vous à chaque minute, …). Il suffit de voir à quel point vos réflexes sont rapides. Lorsque quelque chose surgit face à vous, votre corps réagit avant même que vous en ayez conscience. À chaque problème, il trouve donc LA ‘solution’ en fonction de toutes ces informations. Mais tout le cheminement pour arriver à ce résultat est bien trop complexe. Votre cerveau ne vous transmet donc que ‘la réponse finale’ sans la manière d’y arriver. Si ce n’était pas le cas, votre partie consciente serait noyée d’informations tout au long de la journée. En cela, le fonctionnement du cerveau est donc très bien fait. Simplement, nombre d’entre nous ne font pas confiance en cette intuition. Peur de l’erreur, besoin de tout contrôler et de comprendre le pourquoi du comment avant de prendre la moindre décision. Mais aussi, certains feraient bien confiance en leur intuition, mais ils ont l’impression de ne pas vraiment en avoir et ne comprennent pas trop comment ça marche. C’était mon cas, il y a quelques années.
Faire une pause pour laisser émerger les réponses
À mon point de vue, pouvoir s’appuyer sur son intuition après un burn-out est essentiel. Mais pour cela, il va falloir la laisser travailler. Et clairement, la situation professionnelle dans laquelle vous vous trouvez lorsque vous faites un burn-out est très concrètement le type de situation qui empêche votre cerveau de bien fonctionner.
En effet, de manière générale, le monde dans lequel nous vivons nous envoie trop d’informations. Partout et tout le temps. Notre cerveau est submergé et n’a pas le temps et l’énergie pour tout analyser.
C’est un peu paradoxal, mais dans le domaine professionnel, à un certain niveau de travail, la productivité baisse. J’ai mis longtemps à le comprendre. Comment 1h de pause peut m’apporter plus que 1h de travail ?
Une petite histoire en vidéo vaut mieux que mille mots :
Mettre son cerveau en condition optimale pour travailler et prendre les meilleures décisions vous feront gagner un temps considérable, sans perdre en productivité, au contraire.
Comment se mettre en pause après/pendant un burn-out ?
Idéalement, il faudrait faire une pause avec le poste qui vous met dans cette situation de burn-out. Différentes solutions temporaires ou définitives existent : vous mettre en arrêt si votre médecin l’estime pertinent, démissionner, demander une rupture conventionnelle …
Il faut ensuite vous prendre du temps pour vous et des activités dites ‘méditatives’, pour laisser votre cerveau se reposer. Idéalement, prenez du temps pour méditer. Il existe de nombreux ouvrages sur la question. Je vous conseille ceux de Christophe André ou l’application ‘Petit bambou’, que j’utilise moi-même quotidiennement.
Si vous n’arrivez pas à méditer ou que vous n’avez pas accroché avec cette pratique, il existe d’autres activités ayant les mêmes vertus : le yoga, toutes les activités sportives en solo (marche, running, vélo, natation, …), le jardinage, la contemplation, la cuisine, … Idéalement, choisir une activité que vous pourrez pratiquer tous les jours ou presque, seul·e et au calme, et qui demande une concentration sur une seule chose, peu complexe.
Devenir wedding entrepreneur après un burn-out : ou comment supprimer les décalages au travail
Choisir un travail qui respecte vos valeurs
Choisir un travail qui respecte vos valeurs n’est pas toujours évident. Voilà pourquoi, bon nombre de personnes ayant fait face à un burn-out et qui se reconvertissent, choisissent l’entrepreneuriat : ils créent leur propre entreprise à leur image !
Attention, créer sa propre entreprise ne garantit pas qu’avec le temps, un décalage ne se crée pas tout de même entre vos valeurs et celles de votre activité. Pourquoi ? Parce que les injonctions de la société sont grandes : ce que les clients veulent, ce que le marché veut … J’en parlerai dans un prochain article. Mais le problème n’est pas l’entrepreneuriat, c’est plutôt la société qui nous entoure. Ainsi, l’avantage de l’entrepreneuriat restera toujours d’avoir la main sur la direction future de l’activité. L’entrepeneur·e a le pouvoir de décision et le pouvoir de changer les choses, et ça, ça n’a pas de prix !
Choisir un travail qui respecte votre mode de fonctionnement, et votre ‘mission de vie’
Comme dit précédemment, vous poser vous permettra de voir émerger des réponses. Vous pourrez ainsi faire la liste de ce que vous aimez faire et que vous arrivez faire.
Comment savoir si le secteur du mariage en fait partie ? De toute évidence, c’est le cas, puisque votre intuition vous a amené jusqu’ici à lire ces lignes ! C’est un signe assez manifeste, non ?
Plus concrètement, si vous n’êtes pas encore assez à l’aise avec cette histoire d’intuition, je vous prépare un article sur l’IKIGAÏ, qui vous permettra d’évaluer, avec des éléments plus factuels, si devenir wedding planner après votre burn-out, ou tout autre métier dans le secteur du mariage est VOTRE réponse.
Devenir wedding planner après un burn-out : Delphine témoigne
Delphine a suivi la formation wedding planner de l’IWI en 2016, après son burn-out. Quelques mois plus tard, elle se lançait, créait sa petite #wedding entreprise ‘Fine events‘ et devenait Wedding Planner ! Elle a accepté de me partager son histoire.
Un burn-out qui arrive sans prévenir
De mai 2011 à mai 2015, j’ai travaillé en tant que recruteuse en agence de travail temporaire, une enseigne nationale qui presse tellement bien ses salariés qu’ils finissent tous par tomber malade… Le 31 mai 2015, j’ai été voir mon médecin traitant. En effet, je n’arrêtais pas de pleurer. Il m’a dit, je cite : « le seul traitement possible qui te fera du bien, c’est de ne pas retourner travailler ».
Me voilà arrêtée pour un burn-out…
En réalité, je sentais que ça n’allait plus depuis quelque temps, de mauvaises ambiances, des décès à répétitions (14 en 10 mois) et j’ai demandé à une bonne dizaine de reprises, une rupture conventionnelle qui m’a été systématiquement refusée… Jusqu’au jour où j’ai craqué pour de bon courant mai…
L’idée d’une reconversion professionnelle pour devenir wedding planner après mon burn-out
Courant juin 2015, je vois une émission sur M6 qui parle d’une wedding planner. Enfin, quand je dis que je vois une émission, en fait, j’en avais déjà vu une quelques mois auparavant mais je devais probablement être encore bien dans l’entreprise dans laquelle j’étais. J’avais à l’époque déjà regardé les écoles de Wedding planner en France mais je n’avais pas été plus loin. Ce n’est qu’en juin 2015, 2 semaines environ après avoir été arrêtée, que je découvre une nouvelle fois une émission sur qui parlait d’une wedding planner, là, j’ai regardé les écoles une nouvelle fois en France, et c’est là que tout a commencé !!
Je me suis inscrite à une formation de découverte concernant la création d’entreprise le 30 juin 2015 à la CCI de Quimper, j’ai contacté l’IWI, j’ai commencé le business plan et l’étude de faisabilité… Fin septembre 2015, j’ai décidé d’arrêter l’arrêt de travail, j’avais besoin en effet d’être libre professionnellement pour avancer dans mes démarches de création d’entreprise. J’ai fait un abandon de poste et j’ai été licenciée un mois exactement après, le 6 novembre 2015.
À moi la création de mon entreprise, et à moi la formation à Paris, en avril 2016 !! J’ai créé officiellement mon agence le 16 août 2016 et publiquement le 3 novembre 2016. 4 ans plus tard, ma petite entreprise se développe toujours, je développe de nouveaux axes d’évolution, je me suis formée pour faire du destination wedding, et pour rien au monde je ne reviendrais dans le monde salarié ! Je n’en veux plus !!
Comment devenir wedding planner et l’entrepreneuriat m’ont permis de me reconstruire après le burn out
Aujourd’hui, je travaille à mon rythme en m’accordant des pauses si besoin. J’ai toujours la tête dans le guidon mais je suis plus centrée sur le bien-être et l’équilibre qui englobe ma vie professionnelle et personnelle. : le fait de travailler pour moi m’a redonné confiance et le fait de voir mes clients heureux par mon travail est très valorisant et énergisant. Comme je travaille pour moi en plus, c’est encore plus motivant d’arriver à la satisfaction et de voir les étoiles dans les yeux de mes clients.
Merci Delphine, pour ce témoignage !